Oscar Arnulfo Romero y Galdámez

São Oscar Arnulfo Romero y Galdámez
« La Voix des sans voix »
Évêque et martyr 
(† El Salvador 24 mars 1980)

Oscar Arnulfo Romero y Galdámez, naît à Ciudad Barrios, au Salvador, le 15 août 1917. Son père l’a placé en apprentissage chez un menuisier quand il avait 13 ans, mais le jeune Romero a senti sa vocation pour le sacerdoce catholique et a quitté la maison l’année suivante pour entrer au séminaire. Il a étudié au Salvador et à Rome et a été ordonné prêtre le 4 avril92.

Romero a passé le premier quart de siècle de sa carrière ministérielle en tant que curé de paroisse et secrétaire diocésain à San Miguel. Le 25 avril 1970, il est devenu évêque auxiliaire de San Salvador et a occupé ce poste jusqu’en 1974, lorsque le Vatican l’a nommé au diocèse de Santiago de María, une pauvre région rurale qui comprenait sa ville natale. En 1977, il est retourné dans la capitale pour succéder à l’archevêque de San Salvador.

L’ascendance de Romero vers les sommets de la hiérarchie catholique a coïncidé avec une période de changements dramatiques au sein de l’Église en Amérique latine. Les évêques de la région, réunis à Medellín (Colombie) en 1968, pour discuter de la mise en œuvre locale des recommandations du Concile Vatican II (1962-1965), avaient décidé d’abandonner le rôle traditionnel de la hiérarchie en tant que défenseur du ‘statu quo’ pour prendre le parti des pauvres du continent dans leur combat pour la justice sociale. Cette rupture radicale a divisé les fidèles et le clergé.

À cette période, Oscar Romero avait la réputation d’un conservateur et plus d’une fois il s’est montré sceptique tant à l’égard des réformes de Vatican II que des prises de position de Medellín. Pour cette raison, sa nomination comme archevêque, le 3 février 1977, n’a pas été populaire auprès du clergé socialement engagé, à qui il est apparu comme un signal de la volonté du Vatican de les réfréner. À leur grande surprise, Romero s’est presque immédiatement révélé comme l’adversaire déclaré de l’injustice et le défenseur des pauvres.

D’après Romero, il a dû son changement d’attitude à son bref mandat comme évêque de Santiago de María, où il a été un témoin direct des souffrances des pauvres sans terre du Salvador. L’augmentation de la violence du gouvernement contre les prêtres et les laïcs socialement engagés a miné sa confiance en la bonne volonté des autorités et l’a amené à craindre que l’Église et la religion soient elles-mêmes l’objet d’attaques. L’assassinat, le 12 mars 1977, de son ami de longue date, le père jésuite Rutilio Grande, a suscité une dénonciation cinglante de Romero, qui a suspendu les messes dans les églises de la capitale le dimanche suivant et exigé la sanction des responsables.

Alors que Romero s’exprimait de plus en plus souvent au cours des mois suivants, il attirait une large audience de plus en plus populaire qui se pressait dans la cathédrale pour l’entendre prêcher ou écouter ses sermons sur YSAX, la station de radio de l’archidiocèse. Dans sa jeunesse, Romero avait été un pionnier de l’évangélisation sur les ondes au Salvador, et il utilisait l’influence de ce média pour dénoncer à la fois la violence de la guerre civile naissante au Salvador et les schémas profondément enracinés de violence et d’injustice qui la cultivaient. Dans un pays dont les dirigeants considéraient la dissidence comme de la subversion, Romero utilisait l’autorité morale de son poste d’archevêque pour parler au nom de ceux qui ne pouvaient pas le faire pour eux-mêmes. Il ne tarda pas à être connu comme la « Voix des sans voix ».

Quand un coup d’État renversa le gouvernement salvadorien, le 15 octobre 1979, Romero  exprima un soutien prudent à la junte réformiste qui l’avait remplacé. Il a cependant vite perdu ses illusions quand la persécution des pauvres et de l’Église n’a pas cessé. En février 1980, il a adressé une lettre ouverte au Président américain Jimmy Carter, dans laquelle il appelait les États-Unis à mettre fin à l’aide militaire au régime. « Nous en avons assez des armes et des balles », a-t-il plaidé.

La campagne de Romero pour les droits de l’homme au Salvador lui a valu de nombreux admirateurs nationaux et internationaux ainsi qu’une nomination au Prix Nobel de la paix. Cependant, il s’est également fait de nombreux ennemis. Le 24 mars 1980, un meurtrier non identifié a tiré de la porte de la chapelle à San Salvador où Romero célébrait la messe et l’a abattu. L’archevêque avait anticipé le danger d’un assassinat et en avait parlé souvent, déclarant sa volonté d’accepter le martyre si son sang pouvait contribuer à la solution des problèmes de la nation. « En tant que chrétien, dit-il à l’une de ces occasions, je ne crois pas à la mort sans résurrection. S’ils me tuent, je me ressusciterai à nouveau dans le peuple salvadorien. »

Hommages et distinctions :

– Le 18 mai 1980 : Oscar Romero est fait docteur ‘honoris causa post mortem’ de la Universidad de El Salvador.
– En 1985 : Pierre-Michel Gambarelli écrit en 1985 la chanson ‘Le vent des prophètes’ en hommage à Oscar Romero (paroles du chant sur Scoutopedia).
– En 2008, il est désigné comme l’un des quinze « Champions de la démocratie mondiale » par le magazine européen « A Different view ».
– En 2009 : le nouveau président du Salvador, Mauricio Funes (FMLN), visite la tombe d’Oscar Romero juste avant de prendre ses fonctions, en juin 2009.
– Le 24 mars 2010, lors du trentième anniversaire de la mort d’Oscar Romero, le président salvadorien Mauricio Funes a présenté au nom de l’État des excuses officielles pour ce meurtre. En présence de la famille Romero, des représentants de l’Église catholique, des diplomates étrangers et officiels du Gouvernement, le président Funes déclare que « malheureusement ceux qui ont perpétré cet assassinat ont agi avec la protection, la collaboration ou la participation d’agents de l’État ».
– En mars 2014, l’aéroport de San Salvador se nomme désormais « Aéroport International Monseñor Oscar Arnulfo Romero y Galdámez ».

Oscar Arnulfo Romero y Galdámez a été proclamé Bienheureux à San Salvador le 23 mai 2015. Environ 200 000 personnes, parmi lesquelles de nombreux chefs d’État, ont participé à la cérémonie de béatification de l’archevêque martyr, assassiné en haine de la foi le 24 mars 1980, pendant qu’il célébrait l’eucharistie. « Un homme de foi profonde et d’une espérance inébranlable », ainsi l’a défini le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, qui représentait le pape François lors de cette cérémonie.

Il a été canonisé le 14 octobre 2018 à Rome, par le pape François, et il est fêté le 24 Mars.

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